Pour cette série, je dépouille l’image. Je combine, comme un rébus, deux ou trois éléments, seulement, de fa- çon à faire cohabiter
des forces différentes comme, la vie et l’au-delà, le sauvage et le domestique, le quotidien et l’extraordinaire, le minéral et l’humain.
Les éléments sont choisis pour leurs propriétés (la baguette de noisetier est utilisée par le sourcier, le gui est un arbre parasite, les cataplasmes de choux soulagent les inflamma- tions...), les images et les symboles qu’ils induisent (la plume, le caillou, les chaussures...), et les expériences qu’ils contiennent (enfant, jeune fille, femme mature...). Leurs combinaisons et leurs manipulations multiplient les métaphores.
Sous forme de portraits, de performances ou de natures mortes, il s’agit de créer des mises en scène proches du chamanisme, de la superstition ou de la magie.
Rituels dérisoires, ludiques comme
des jeux d’enfants, pour guérir, pour accepter la perte, pour combler les vides, mais aussi pour rêver à un autre ordre des choses. Ces déguisements, masques, bricolages, bouts de scotch et de ficelle dressent des totems éphémères pour rire du temps et de la mort.